Peuh ! on me laisse tout seul et après mes maitres se plaignent !!!
Rien à l’horizon. L’accès à l’étage supérieur est ouvert, je cours de toutes mes pattes en haut de l’escalier. La porte de la chambre d’amis est restée ouverte.J’aime bien aller dans cette chambre car, par la fenêtre, on peut accéder au toit de la maison. Aujourd’hui, il fait un grand soleil, je vais pouvoir m’allonger sur le toit qui surplombe le jardin. Un vrai délice! Je saute par la fenêtre et me trouve au grand air, à l’abri des regards et des chiennes qui ne peuvent me poursuivre. Je vais pouvoir; tranquillement; digérer mes croquettes et surveiller les oiseaux qui me narguent dans le sureau, en face. Après avoir consciencieusement effectué la toilette de ma fourrure, je finis par m’endormir béatement sur les tuiles bien chaudes. Réveillé, je m’étire afin d’assouplir mes articulations. J’ai soif et un peu faim. Ah ! La fenêtre est fermée ! C’est la seule issue pour rentrer dans la maison. Pas question de sauter, c’est trop haut! Je me mets à miauler très fort. Ils vont bien finir par m’entendre ! Je m’égosille désespérément, mais pas de réponse. Volga, qui a fini par m’entendre, vient me voir. - Ne miaule pas comme cela, les maîtres sont partis. Partis ! En m’abandonnant ! Mais je ne peux pas rester là ! Bon, ne nous énervons pas. Il doit bien exister une solution pour descendre de ce toit. La nuit commence à tomber et je n’aime pas la nuit. Des faucons crécerelles tournent dans les hauteurs du château derrière moi et des chauves-souris viennent me frôler. Cela me fait peur. Je ne voudrais pas finir en repas, moi.... Il ne manquait plus que cela ! Il pleut.Jje suis un chat qui attire l’eau, ce n’est pas possible ! Je n’aime pas être mouillé. Je me remets à miauler très fort, mais cette fois-ci , personne ne me répond. Volga est repartie dans sa niche et ne daigne, même pas, me tenir compagnie. Si les maîtres sont partis pour longtemps, je vais mourir de froid et de faim sur mon toit. Je m’approche de l’extrémité du toit et aperçois un petit arbre qui pourrait faire l’affaire. Allons, courage, il le faut bien ! Je saute et me réceptionne, tant bien que mal, sur une branche, pas très grosse. L’arbre étant beaucoup moins haut que celui de chez Siam, je crois que je vais pouvoir descendre. Mais à ce moment la branche casse et je tombe … sur mes pattes, certes, mais dans le compost du jardin. Je suis trempé, couvert de détritus, moi qui m’étais lavé méthodiquement….. Je suis allé coucher dans la niche, avec Volga. Mes maîtres sont rentrés dans la nuit et j’ai accouru, tout content de les retrouver. L’accueil n’a pas été franchement cordial. Ma maîtresse m’a dit : - Ah non Petrus ! Où es tu encore allé ? Tu aimes les douches, ce n’est pas possible ! Ben non, moi je n’aime pas l’eau. - Je ne vais tout de même pas te laver à minuit ! (Ah ça, c’est gentil !) - Je ne peux pas te laisser cinq minutes tout seul ! (Cinq minutes, elle exagère ! Cela fait des heures que je l’attends). Le lendemain matin, avant mes croquettes (c’est pire que la douche que de me priver de mes croquettes au réveil !), elle m’a lavé tout en se lamentant : - Oh la la ! Avec toutes tes bêtises, tes poils sont tellement emmêlés qu'il va falloir que je t’emmène chez le toiletteur. C’est quoi encore, ce truc d’humain ? Je le saurai bientôt....
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