Mon installation a été mouvementée mais j’ai trouvé mes marques. L’appartement du neveu est sympathique surtout il y a un grand balcon qui donne sur la tour Eiffel. Je vais pouvoir dire à Uranie et à Volga que je l’ai vue. Certes, le balcon est beaucoup moins agréable que le jardin de la maison mais cela me permet d’aller prendre l’air sans que je me fasse gronder par le maître. Je suis très attiré par le balcon, il y a des gros oiseaux gris avec des taches un peu vertes et roses qui viennent se poser sur le rebord de la balustrade. Dès que je m’approche, ils s’envolent et je ne peux pas beaucoup les voir. Sur le balcon, il y a des caisses en carton, aussi, je décide de me cacher sous l’une d’elle et d’attendre qu’un de ces volatiles se posent. Mon attente ne dure pas très longtemps et un oiseau se pose sur le sol, puis un autre, et enfin un troisième. J’ai dans mes gènes, tout de même, encore des instincts de chasseurs et de voir ces oiseaux me narguer, là, sous mes moustaches font qu’elles frémissent et d’une détente dont j’ai le secret, je bondis pour attraper l’un d’eux. C’est très agile aussi ces petites bêtes là et l’une d’elle se pose sur le bord de la balustrade, et autre saut et je me retrouve en équilibre sur la rambarde, seulement, la veille, il a plu, mes griffes sont longues, je glisse et n’arrive pas à me rattraper. Je tombe, je tombe, je tombe, de trois étages et me retrouve sur le trottoir, un peu étourdi, mais sans le moindre mal. Le pigeon ne m’a pas attendu, il est très loin. Me voici, sur les trottoirs parisiens, c’est du béton et de l’asphalte, cela sent mauvais. Un bruit d’enfer me fait sursauter, un gros camion s’est engagé dans la rue. J’ai très peur maintenant, je ne sais pas où je suis. Un gros chien en laisse, genre Berger allemande, arrive avec son maître et se met à aboyer et montrer les crocs, cette fois-ci je suis terrorisé et je me mets à courir, je traverse la rue, j’entends un bruit de pneus qui crissent, un klaxon dont je n’ai cure. Je continue à courir à perdre haleine. La pluie s’est mise à tomber, j’ai froid, j’ai peur, je suis perdu, j’ai faim, j’ai soif. Je m’abrite sous un porche et me met à me lécher pour essayer de me sécher un peu. Une vieille dame s’approche et dit « ben le chat qu’est-ce-que tu fais là ? , tu es perdu ? tu n’es pas un chat de gouttière toi ». Elle tend la main vers moi, je me laisse caresser, au point où j’en suis, je préfère encore le contact avec les humains. Elle me prend dans ses bras, je ronronne afin de lui montrer que je ne suis pas méchant. Ah mais que fait elle, elle ne me lâche plus, elle ouvre la porte et monte dans une espèce de boite qui se renferme et qui prend de la hauteur. Me voici arrivé dans l’appartement de la vieille dame qui me donne un peu à manger du jambon (j’adore le jambon) et un peu de lait. C’est gentil, mais moi, je voudrais bien retrouver mon maître, même si celui-ci veut me vendre au Chinois. Je miaule et montre la porte, mais la vieille dame n’a pas l’air de comprendre. Je tourne un peu en rond dans l’appartement qui lui n’a pas de balcon. La vieille dame me met dans une boite de transport pour animaux, je déteste ces boites. Oh secours ! Jaldane, je te promets je ne ferais plus d’escapade. La vieille dame rentre dans un immeuble et là horreur je reconnais ce genre d’endroit : c’est le vétérinaire, je ne suis pas malade, je ne veux pas y aller. Le vétérinaire me prend dans les bras, je feule afin de lui faire voir que je ne suis pas d’accord. Mais que fait-il il regarde mes oreilles, elles sont propres mes oreilles. Il me remet dans la boite, c’était bien la peine, de m’en sortir. Puis je l’entends téléphoner : il dit qu’on a trouvé un chat qui porte le numéro untel. Il dit à la vieille dame que je viens de l’Isère et que j’ai dû me perdre ou m’échapper. - il est malin celui-là – La vieille dame a obtenu le numéro de chez Jaldane qui ne comprenait pas comment je m’étais retrouvé chez cette vieille dame. Dans la fin de la soirée, mon maître est arrivé chez la vieille dame, et il l’a remercié chaleureusement de m’avoir retrouvé – c’est bien la première fois qu’il est content de me retrouver – Il me dit : « Alors Petrus tu as bientôt fini de nous faire des frayeurs, j’aimerai bien savoir comment tu es arrivé ici ? ». Nous allons bientôt rentrer à la maison, ta maîtresse est morte d’inquiètude.
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