C’est un acte volontaire qui n’est pourtant pas le plus facile à mettre en œuvre.
Tout particulièrement lorsqu’on naît Femme. D’ailleurs, même quand les princesses de Disney essayent de s’émanciper et vivre par elles- même, elles y renoncent. Y compris les plus modernes : la Belle aux Bois Dormants attend passive d’être délivrée, Raiponce doit couper ses cheveux et abandonne son pouvoir magique, Pocahontas quitte son combat et les siens pour suivre son amoureux.
Oser passer à l’action
Oser passer à l’action, un thème au cœur des valeurs de TEDxChampsElyseesWomen. Nous mettons en lumière des femmes, peu connues du grand public, qui par leurs actions concrètes, contribuent à faire avancer le monde. Nous sommes là pour promouvoir des exemples qui peuvent inciter chacune d’entre les femmes, à elles-aussi, passer de l’idée à la réalité pour faire grandir notre société.
Pourquoi est-ce souvent si dur d’oser dire, agir, prendre des risques ? Parce que nous sommes un Être fondamentalement social. Et que ce lien social s’est construit dans notre petite enfance. C’était notre première relation : celle du parent/enfant. Quand on est une femme aujourd’hui, on a donc été majoritairement élevée pour notre génération, par une mère. Qu’elle ait été autoritaire ou pas assez, maternante ou distante, peu importe la nature de la relation (c’est cependant un autre sujet tout aussi intéressant à creuser), ce parent était une Femme, elle-même construite à travers des générations de Femmes. Devenu adulte, cette quête du lien originel fondamental, la volonté d’être aimé par l’Autre (dans sa relation personnelle comme professionnelle), se traduit alors souvent chez la femme par cette soumission au désir de l’autre. Comme l’enfant devant sa maman. Derrière soumission, il y a absence de liberté.
On pourrait longtemps essayer d’inverser le cours de nombreux siècles et décider que finalement, il n’y a pas de différence entre l’Homme et la Femme. Personnellement, je n’y crois pas. Je vous propose de vous plonger dans la lecture de l’essai de Bettelheim « Les Blessures symboliques », qui en résumé nous rappelle que : la femme portant un enfant, cette supériorité, non acceptée par l’homme, entraîne alors chez lui, une dépréciation défensive envers elle. C’est sûrement une partie intégrante de la pysché humaine stable chère à Freud. Le propos n’est pas ici de revenir à la Genèse. Mais face à une situation bien connue de la majorité d’entre nous, qui est de ne pas oser et de tenter d’atteindre la perfection, d’échanger des idées et tips qui nous aident à franchir le pas.
Une boîte à outil pour franchir le pas
J’ai eu personnellement la chance de partager de longues conversations avec une femme d’une grande humanité, qui n’était pas ma mère, donc sans lien de dépendance entre nous. Elle m’a donné une boîte à outil, simple à mettre en œuvre et que j’ai régulièrement ouverte dans ma vie personnelle comme professionnelle. Avec de grandes bonnes surprises.
Tout d’abord, elle m’a appris à nommer les choses. Tout simplement. Formuler ma peur quand je n’osais pas agir et dire. Verbaliser clairement les conséquences éventuellement négatives de la situation à franchir.
Toutes les pensées intérieures qui surgissent devant une situation compliquée ou inconnue sont souvent des pensées d’impuissance : "Je ne peux pas le faire seule ", " je n’y arriverai pas ", " je ne suis pas à la hauteur ", " je ne peux pas vivre seule " " ils vont bientôt se rendre compte que je ne suis pas au niveau " etc… Face à ces pensées, avoir une réponse intérieure qui vous rappelle tous les moments où vous avez réussi à franchir un cap ou à gérer une crise avec succès, permet de mettre à distance la peur. Vous en avez déjà été capable. Bien souvent. Formulez les conséquences négatives que vous craignez, mais aussi les conséquences positives que vous êtes en droit d’attendre après un passage à l’acte : « je n’ose pas demander cette promotion car j’ai peur qu’elle ne me soit refusée ». Conséquence négative après votre demande : « Non », OK. Au moins vous ne regretterez rien et le monde ne sera pas effondré. Pas plus que vous. Que craignez-vous en réalité ? le rejet de l’autre. Rassurez-vous, cette peur est commune à tous, y compris à votre interlocuteur. Dans le même esprit, apprenez à dire Non.
Identifier les conséquences de nos actes
Identifier en amont les conséquences de votre passage à l’acte, négatives comme positives, vous permet de relativiser. Parce qu’avant le passage à l’action, nous avons tendance à surévaluer la situation en cours et à sous-évaluer ses compétences. Or, seul le passage à l’acte permet d’avancer dans la vie. L’évitement lié à la peur, ne nous permet pas de construire la courbe d’expérience dont nous avons besoin pour apprendre et construire. L’erreur et l’échec existent bien sûr, mais ça ne veut pas dire que vous êtes une erreur ou un échec. C’est juste une situation dont vous tirerez les enseignements. Et si le même échec se répète à plusieurs reprises, c’est alors le signal d’un comportement à modifier. Au moins, vous le savez.
Arrêtez d’imaginer à l’avance ce que les vôtres vont penser (en mal) de vous, de vos actes. Personne ne connaît la pensée de l’autre. Vous n’aimez pas tout le monde, donc, tout le monde ne vous aime pas. Votre interlocuteur se demande également ce que vous pensez. Ne perdez pas de temps en interprétations des pensées de l’autre que vous ne connaîtrez jamais, exprimez simplement votre désir, vos besoins, vos émotions et opinions. Tout peut être nommé avec gentillesse et simplicité. L’agressivité est un signe de peur et d’absence de confiance en soi. Valable pour vous, certes, mais aussi pour l’autre.