C'était il y a bien longtemps. |
04/12/2022
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La petite Soizic qui devait avoir 6 ans revenait par la forêt avec un énorme fagot sur les épaules. Un deux décembre tiens, comme aujourd’hui. Il neigeait et la nuit tombait.
Soizic se dépêchait car elle savait que sa famille avait besoin du bois qu’elle portait pour faire démarrer le feu dans la cheminée qui chauffait leur petite maison.
Tout à coup, elle entendit un gémissement sur le côté du chemin. La neige collait à ses sabots de bois et elle ne voulait pas s’arrêter, mais elle entendait maintenant clairement les pleurs d’un enfant sur le bas-côté.
Elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Après tout, ce n’était peut-être pas très grave et elle pourrait rapidement repartir une fois qu’elle aurait vu de quoi il s’agissait. Elle s’approcha donc.
Là, dans les ajoncs, le long du chemin, elle découvrit un bébé, un tout petit bébé emmailloté dans des vieux linges et qui était déjà tout bleu à cause du froid. Soizic paniqua.
" Si je le laisse là il va mourir, pensa-t-elle, mais si je le prends avec moi je ne pourrais pas amener mon fagot et c’est toute ma famille qui risque de ne pas passer la nuit. Que faire ? "
À cet instant, une étoile filante passa dans le ciel et éclaira furtivement le visage du nouveau-né qui sembla lui sourire alors que la vie le quittait peu à peu.
N’écoutant plus que son cœur, Soizic déposa son fardeau et prit l’enfant dans ses bras en le serrant contre elle pour le réchauffer.
Lorsqu’elle revint à sa pauvre petite chaumière, ses parents commencèrent par lui reprocher de ne pas avoir ramené le fagot mais quand ils virent le petit bébé, ils comprirent et se turent.
La nuit était maintenant complètement tombée et toute la famille se serra afin d’essayer de tenir jusqu’au matin sans feu. Personne n’en voulait à Soizic et tous réchauffaient l’enfant trouvé à tour de rôle. Chose étrange :
contrairement au reste de la maisonnée, le bébé ne semblait pas souffrir du froid. Il gazouillait gaiement et brillait de plus en plus alors que la nuit avançait. La lumière qu’il dégageait était également source de chaleur et tout le monde vint finalement se réchauffer à son contact. La crainte de la nuit et du froid fit peu à peu place à une grande paix intérieure pour chaque membre de la famille.
Lorsque le clocher du village voisin sonna la minuit, le petit bébé se mit à flotter dans les airs et s’éleva jusqu’au centre de l’unique pièce de la chaumière.
Sous les yeux ébahis de Soizic et des siens, il grandit en un instant et se transforma en beau jeune homme à la chevelure blonde et bouclée avec deux grandes ailes blanches dans le dos.
— Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, dit l’ange car c’en était un. Petite Soizic au grand cœur ce soir tu as gagné ton Paradis, mais une longue et heureuse vie t’attend avant. Que désires-tu ?
— De la chaleur et du bonheur pour ma famille s’il vous plaît, répondit la petite.
— Et c’est tout ?
— Que peut-on souhaiter de plus ?
— Qu’il en soit donc ainsi.
Et l’ange fit un signe de la main.
Le petit sapin que le père de Soizic avait ramené pour fêter Noël se chargea de lumière et de bonnes choses à manger.
— Cet arbre du Paradis vous chauffera et vous nourrira jusqu’à la fin de vos jours, gardez-le précieusement.
Puis l’ange disparut.
Soizic et sa famille n’eurent plus jamais à souffrir ni du froid ni de la faim. Ils parvinrent à sortir de la misère et s'endormirent heureux ainsi, chaque soir, jusqu’à la fin de leurs jours.
Quand vous vous réveillerez
hier ira de l'avant
et demain sera aujourd'hui
d'ici-là bonne nuit les ami-e-s !