L’excitation et l’implication excessive dans les activités exercées peuvent toutefois être considérées comme des comportements normaux à cet âge.
Le diagnostic ne devra donc pas être posé trop rapidement, les comportements de l'enfant seront à observer et à analyser sur le long terme.
L’état dépressif
L’état dépressif chez l’enfant se caractérise en général davantage par une grande irritabilité plutôt que par une profonde tristesse, bien qu’il n’existe pas de règle en la matière : un enfant souffrant de troubles bipolaires peut très bien se sentir envahir par une grande tristesse et se renfermer sur lui-même.
La tristesse chez un enfant n’est jamais à prendre à la légère car elle n’est pas "naturelle " à cet âge.
Une vive irritabilité, une culpabilité chronique et un manque d’intérêt et de motivation sont également à prendre au sérieux.
Une part possible d'hérédité...
Pour le moment, les causes de cette maladie sont encore hypothétiques.
Toutefois, certaines recherches ont révélé que l’historique génétique aurait un rôle important à jouer. Si un parent est atteint du trouble bipolaire, 15% de sa descendance pourrait ainsi s’en voir atteinte.
Si les deux parents sont atteints, les probabilités pour l’enfant de souffrir de troubles bipolaires passent à 50% jusqu'à 75%.
Trouble bipolaire ou trouble du déficit de l’attention
Les trois principales caractéristiques du trouble de déficit de l’attention, également appelé TDAH sont : l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité.
Les symptômes qui y sont associés peuvent être similaires à ceux des troubles bipolaires :
difficulté de concentration, crises de colère, impatience, frustration, etc. La prudence est donc de mise pour éviter de poser un diagnostic erroné.
D'autre part, l’enfant a des cycles d’humeur moins bien définis et présente donc plus d’épisodes mixtes, avec manifestations d’épisodes de manie et dépressifs à la fois sans que cela ne soit forcément inquiétant.
A l’adolescence
L’adolescent atteint d’un trouble bipolaire est plus facile à diagnostiquer qu’un enfant, en particulier dans les épisodes de dépression, qui se caractérisent de la même manière que chez l’adulte :
tristesse, lassitude, perte d’intérêt pour les activités même agréables.
Les comportements à risque sont également plus visibles à cet âge :
consommation excessive d’alcool, de tabac, prise de drogues, etc.
Selon les statistiques, 44% des adolescents atteints d’un trouble bipolaire ont plus de risque de faire une tentative de suicide.
Les traitements existants
Un traitement global qui associe prise de médicaments et suivi psychologique est le plus préconisé actuellement. Le médicament habituellement prescrit chez l’adulte pour le trouble bipolaire est le stabilisateur de l’humeur tel que le "lithium", mais il est à proscrire chez les enfants et les adolescents au profit d’antipsychotiques et d’antidépresseurs.
Ces médicaments agissent sur les neurotransmetteurs qui sont des substances chimiques par lesquelles les neurones communiquent et assurent le fonctionnement cérébral. Le but de la médication est d’ajuster la communication des neurones afin de l’équilibrer le mieux possible.
La psychothérapie, par ailleurs, est indispensable pour prendre conscience de sa maladie et bénéficier d’un suivi régulier.
Quand faut-il consulter ?
Si vous constatez des changements d’humeur ou de comportements anormaux récurrents chez votre enfant, il est important de consulter un médecin ou un psychiatre qui pourra poser un diagnostic précis.
Par ailleurs, soyez attentif aux dires de l’entourage de l’enfant (école, amis, famille). Toutes les personnes en contact avec lui sont susceptibles d’être témoins d’un changement de comportement et sont donc importantes dans le processus d’évaluation pour le diagnostic.
Il faut toutefois éviter de tout prendre pour argent comptant et de virer à la parano :
un enfant est par définition un être à l’humeur changeante, ayant du mal à gérer la frustration et pouvant passer du rire aux larmes en un quart de seconde sans que cela ne soit pathologique pour autant…