Peu de gens connaissent la légende du troisième roi du Menez-Hom, pourtant elle a donné naissance à un des premiers romans de langue romane au XIIIème siècle:
Aquin, roi viking, profita de la guerre de Charlemagne contre les saxons dans l’Allemagne actuelle pour envahir et occuper la Bretagne pendant une petite trentaine d’années.
Même si les érudits ne sont plus très sûrs de son existence réelle, sa lutte contre l’empereur à la barbe fleurie a été consignée dans une chanson de geste datant du douzième siècle: le roman d'Aquin.
À cette époque, les trouvères ne chantaient que les héros de la matière de France, c’est-à-dire les légendes tournant autour de Charlemagne et de ses preux, ou bien la vie des saints.
Ici pas de merveilleux ni de créatures bizarres ou féeriques. Pas d’allusion non plus aux légendes arthuriennes dont les rois d’Angleterre n’avaient pas encore fait la promotion pour justifier leur légitimité.
Aquin était un roi « Norrois », ce qui voulait dire viking, qui, par un effet de mode de l’époque et comme Méchant de l’histoire, ne pouvait qu’être Sarrazin et adorateur d’un dieu appelé Tervagant.
Charlemagne lui envoie des émissaires afin qu’il se convertisse et lui jure allégeance mais Aquin refuse. Il s’ensuit une série de batailles rangées où Francs et Bretons s’unissent pour repousser l’envahisseur Aquin et ses guerriers. Ce dernier doit abandonner Vannes où il avait fait construire une tour de guet. Il part si précipitamment qu’il en oublie un de ses petits-fils nouveau-nés. Le bébé sera recueilli par Charlemagne qui l’élèvera à sa cour et lui donnera pour nom « du guet de l’Aquin » qui deviendra plus tard « du Guesclin » dont Bertrand, un des nombreux descendants se rendit si célèbre lors de la guerre de cent ans.
Le roi Aquin ne cesse de reculer face aux assauts des Bretons et des Francs. Il termine sa retraite dans la forêt de Nevez près de Locronan, qui était alors beaucoup plus étendue qu’aujourd’hui, puisqu’il en chasse Saint Corentin qui se trouvait près de Plomodiern.
Aquin mourut finalement au pied du Menez-Hom, défait en combat singulier par Nominoé, gouverneur de la Bretagne pour Charlemagne qui en profite pour rétablir sa domination sur la péninsule armoricaine.