Sélestat, l'histoire de la décoration du sapin de Noël

Nous sommes accueillis par 3 "pépés" bien cool qui avaient l'air d'avoir plus chaud que moi......




Nous rentrons dans la ville et cherchons le marché de Noël.




Au passage, je photographie quelques maisons typiques.










Et en particulier celle-ci qui est une pâtisserie-chocolaterie fine! 

 


Magnifique devanture aux saveurs de Noël ....








Nous trouvons le marché de Noël. Mais il est un peu désert et les quelques maisonnettes ne retiennent pas particulièrement notre attention.




En fait, nous apprenons que la ville de Sélestat place l'Arbre de Noël au centre de ses animations. Le "roi des forêts" est le fil rouge à Noël car Sélestat conserve la plus ancienne mention écrite connue au monde de la tradition du sapin de Noël. Ce document datant de 1521 est conservé à la Bibliothèque Humaniste.

Nous nous rendons à l'église Saint-Georges pour découvrir l'histoire des décorations de l'arbre de Noël depuis 1521 jusqu'à nos jours.
Accrochés dans la nef de l'église, les sapins servent de guides.




Au début du XVIème siècle apparaissent les premiers sapins de Noël en raison de la persistance des aiguilles vertes qui, au début de l'hiver, restaurent l'espoir d'une vitalité nouvelle. 
On le décore avec des pommes : cette fameuse petite pomme rouge appelée "christkindel Apfel" aujourd'hui encore.

Au cours du XVIème siécle, la décoration se compose de 2 éléments symboliques : la pomme rappelant le péché originel d'Adam et Eve et l'hostie non consacrée, appelée oublie, figurant la rédemption apportée par le sacrifice de Jésus.

Au XVIIème siècle, aux hosties et aux pommes viennent s'ajouter les papilottes en forme de roses et autres fleurs en papier multicolore.



Au XVIIIème siècle, des témoignages écrits ou des dessins montrent l'apparition de nouvelles décorations complétant ou remplaçant les précédentes. Elles sont à base de métal réduit en fines feuilles ou lames dorées apportant une notre brillante à la parure. Elles se nomment "Zischgold". On s'éloigne clairement des approches religieuses.

Entre le XVIIIème et le XIXème siècle, les pommes disparaissent et sont remplacées par des friandises rondes comme les noix fourrées. Les oublies deviennent des "bredele", des pains d'épices, des gaufres, des noix dorées et argentées.
On y trouve également les "springerle", ces petits fours d'ancienne tradition alsacienne.
La décoration du sapin s'adresse désormais au monde enfantin.

Au XIXème siècle, les pains d'épices et les bredele recoivent un habillage en sucre glace souvent décorés de petits granulés de couleurs. On imprime des images que l'on colle sur les sujets en sucre ou en chocolat. 



Fin XIXème, la tradition du sapin se généralise en France après la guerre de 1870 et ce sont les alsaciens qui sont déterminants dans la diffusion de cette tradition. On ajoute des pommes de pin dorées, des étoiles en bristol ou en paille dorée. La grande nouveauté est l'apparition des bougies pour éclairer le sapin.

Milieu XIXème et au XXème, la pointe du sapin s'orne d'un ange en papier doré. On ajoute aux bougies les fameux cierges magiques. Les pommes sont remplacées par les boules de verre multicolores et avec elles toutes sortes d'objets en verre soufflé tels les clochettes, les oiseaux, les fuseaux.
Les rameaux du sapin s'ornent de cheveux d'ange et de guirlandes argentées.   

Après cette visite très culturelle, nos pas nous conduisent au fournil de la maison du pain. Nous l'avons déjà visité et j'ai déjà fait un reportage à ce propos. Voici le lien.






Bredele, pains d'épices, petits gâteaux, .....



Mannele.

 

Toutes ces bonnes choses nous ouvrent l'appétit. Nous décidons d'aller nous restaurer à Ribeauvillé.