Bitche et le musée du cristal de Saint-Louis en Moselle |
08/05/2009
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Mercredi, nous avons enfourché les motos et en compagnie de nos amis, Marie-France et Bernard, nous avons pris la direction des Vosges du Nord pour nous rendre tout d'abord à Bitche qui est le trait d'union entre la Lorraine et l'Alsace.
Je ne sais pas si vous connaissez cette ville? Elle est située près de la frontière allemande. C'est une ville de garnison dont on a entendu parler ces derniers temps suite à la réorganisation de la Défense annoncée par notre premier ministre.
Mais ce qui caractérise surtout cette ville est l'énorme piton rocheux qui la surplombe et sur lequel se dresse la citadelle datant de la moitié du XVIII ème siècle. Elle a été construite suivant les plans de Vauban.
J'ai trouvé cette photo de la citadelle sur le net.
A midi, pause repas au "Relais des châteaux forts".
Nous voilà prêts à déguster le menu du jour
dont le plat principal était du saumon aux galettes de pommes de terre.
Le cadre est très agréable et après avoir bu le café, nous décidons d'aller visiter le musée du cristal appelé "La Grande Place" qui se trouve à Saint-Louis.
et nous voilà arrivés devant l'entrée du musée du cristal à Saint-Louis.
Pendant une heure et demi, nous partons à la découverte des savoir-faire ancestraux des maîtres verriers.
Dès l'entrée, nous sommes émerveillés par ce candélabre réalisé en 1895 pour le roi du Népal qui, encore aujourd'hui, orne la salle du trône de son palais à Katmandou.
Une seconde pièce a été réalisée pour la conserver à la manufacture. Cette pièce est inestimable et compte plus de 2000 pièces sur une hauteur de 4m15 et pèse 1 tonne deux......
Le musée a une architecture très originale. La construction est une grande étagère en bois le long de laquelle nous suivons un parcours initiatique de près d'un kilomètre.
Ce bâtiment est posé sur un ancien four à 12 pots datant de 1835. Au fond de cette fosse, les tiseurs entretenaient un brasier de billettes de hêtre qui pouvait atteindre 1800°.... et permettait la fusion du cristal.
Dès le milieu du XIXème siècle, Saint-Louis s'est distingué par sa production de lustres exceptionnels destinés à éclairer les plus belles demeures de la planète.
Ce lustre compte 120 lumières. Il a un diamètre de 2,80m et une hauteur de 3m. Son poids dépasse la tonne.
Vers 1830, Saint-Louis adopte la technique du moulage par pressage mécanique.
Ce procédé plus économique que la taille, permet de donner aux objets des reliefs plus détaillés.
C'est à partir de 1837 que Saint-Louis produit des articles de cristal teintés dans la masse mais néanmoins translucides, ce qui est très rare à cette époque.
Ces colorations sont obtenues en ajoutant à la composition certains oxydes métalliques.
Par exemple, de l'or pour le cristal rouge...
Une nouvelle technique : de l'overlay en doublé ou en triplé est présentée par la manufacture de Saint-Louis en 1844 à l'Exposition des Produits de l'Industrie.
"Overlay" est un mot anglais qui signifie "superposition". On peut ainsi superposer du cristal clair, de l'opaline, de l'émail ou du cristal translucide de différentes couleurs.
La technique du décor filigrané a été inventée par les verriers de Murano au XVIème siècle et redécouverte en France en 1837. On fabrique des étirements de fines baguettes cylindriques en émail blanc ou coloré. Elles sont disposées sur la paroi intérieure d'un moule dans lequel on souffle du verre.
Saint-Louis, présente ses premières pièces en 1845.
Les premiers presse-papiers à décor polychrome à inclusion sont crées vers 1840 à Murano.
C'est en 1845 que Saint-Louis présente ses premières collections.
Avec la même technique, Saint-Louis crée aussi des boules de rampes d'escalier, des flacons, des vases, .....
Ces objets ont suscité la passion de collectionneurs comme Colette, la Reine Victoria, l'Impératrice Eugénie, ......
Jadis, les décors peints sur le verre et sur le cristal étaient fragiles et s'effaçaient rapidement.
En 1837 apparaît une technique qui permet de vitrifier les couleurs, ce qui les rend inaltérables.
Saint-Louis a ainsi produit des vases en cristal d'opale ou en émail blanc ornés de somptueux décors.
La cristallerie de Saint-Louis fera de la gravure à l'acide une de ses spécialités à partir de 1860.
Le procédé consiste à fixer le décor souhaité sur une décalcomanie qui est ensuite apposé sur la pièce. Les contours du décor sont protégés et on fait agir l'acide sur le verre.
Pour réaliser la dorure, on applique au pinceau une sorte d'enduit obtenu par une dissolution d'or mélangée à un fondant. Après la cuisson, la dorure est polie pour lui donner son éclat brillant.
La cristallerie est influencée par l'Art Nouveau qui bouleverse les beaux-arts français à la fin du XIXème siècle.
Inspirés par l'école de Nancy animée par Emile Gallé, les maitres-verriers réalisent des décors naturalistes de l'Art Nouveau en utilisant une nouvelle technique de gravure à l'acide.
Ces pièces sont commercialisées jusque dans les années 1930.
Nous avons terminé notre visite par le magasin de vente. Juste pour donner une petite idée des prix :
- à gauche : le charmeur de serpent : 685€
- le clarinettiste : 340€