Pour m'y rendre, je passe sous les arcades qui longent la place Saint-Louis sur laquelle a lieu le marché de Noël... Ce sera une prochaine balade!
Je jette un coup d'oeil rapide au beau manège .....
J'empreinte le "rue Taison" .....
En levant les yeux, je découvre "le graoully" (Je vous parlerai de cette légende une autre fois....).
et j'arrive à l'église Sainte-Ségolène.
Devant l'entrée, j'aperçois l'affiche de l'exposition.
Cette crèche est la seule crèche itinérante au monde de cette envergure. C'est une réalisation unique que l'on doit à deux passionnés de santons, Anne et karl Blanchet, qui vous invitent à partager leur amour de la Provence.
L'origine des santons :
C'est à la révolution de 1789 que la Provence doit ses premiers santons.
Les églises fermées, les villageois ne pouvaient plus contempler la crèche de leur paroisse lors des fêtes de Noël.
Jean-Louis Lagnel eut l'idée de fabriquer des petites figurines en argile à bon marché pour les vendre aux familles.
Ainsi naquit le santon qui veut dire "Petit Saint".
Toute l'église est occupée par cette crèche et son village de santons.
Dans le choeur de l'église, la crèche provencale et ses santons. En Provence, elle est dressée la veille de Noël. Aux côtés des personnage de la Nativité sont mêlés tous les villageois. Chacun vient apporter son offrande aux pieds de l'enfant Jésus.
La crèche sera démontée le jour de la chandeleur sauf si c'est un vendredi auquel cas, on attendra le lendemain.
L'habitat en Provence
Au XIXème siècle, dans une économie axée sur l'agriculture, l'habitation la plus répandue était le mas provençal.
et la bastide. Située au centre des terres d'un grand domaine, c'était une maison à l'architecture austère comportant plusieurs étages, aux murs extérieurs revêtus de pierres taillées et qui appartenait à de riches propriétaires.
L'élévage et la transhumance
Après la tonte des bêtes en avril se prépare le grand départ en direction des alpages. Les proppriétaires marquent leurs bêtes afin de les reconnaitre à leur retour.
Cette pratique se raréfia vers la fin du XIXème siècle sous la pression des économistes et agronomes qui la tenait pour responsable du déboisement des forêts. Cette erreur de jugement ne fut reconnue que bien plus tard....
Les "vieux" métiers
Le rémouleur qui allait de village en village. Il apportait les nouvelles du monde extérieur. Véritable journal vivant, il gagnait peu mais chacun se devait de remplir sa gourde de bon vin.....
Le forgeron occupait une place essentielle dans une économie basée sur l'agriculture. Les paysans avaient souvent recours à ses services pour la taille des lames de leur outillage.
Les traditions de Noël
La table de Noël était traditionnellement recouverte de 3 nappes et de 3 chandeliers en rappel à la Sainte-Trinité.
A la fin du réveillon étaient servis les 13 desserts de Noël. Le nombre 13 en souvenir de la cène réunissant Jésus et ses 12 apôtres. On y trouvait des figues, des noisettes, des raisins secs, des amandes, des dattes, des noix, des mandarines, des pommes reinettes, des poires d'hiver, des melons verts, du nougat blanc et noir et la pompe à huile, le traditionnel gâteau de Noël sucré et parfumé à la fleur d'oranger qui se dégustait trempé dans le vin cuit.
Mes impressions :
Véritable royaume de poésie, cette exposition tant artistique que culturelle m'a permis de découvrir le monde merveilleux des santons de Provence et une fresque authentique de la vie provençale au XIXème siècle.
J'avais l'impression de retrouver l'univers de Pagnol ou de Giono. J'ai été émerveillée par cette crèche et ses santons.
Je terminerai mon reportage par cette phrase d'Elzeard ROUGIER :
"Les santons sont des fleurs que l'on cueille en hiver".