Le saint des enfants...
" Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs,
Tant sont allés, tant sont venus,
Que sur le soir se sont perdus.
S'en furent frapper chez le boucher :
- Boucher, voudrais-tu nous loger ? "
Le plus connu des miracles de saint Nicolas reste assurément celui que reprend cette comptine populaire, ce miracle des trois petits enfants " qui s'en allaient glaner aux champs ", qui furent découpés par un boucher et " mis au saloir comme pourceaux " avant d'être ressuscités par le grand saint.
Beaucoup d'autres récits associent saint Nicolas aux enfants : enfants perdus et retrouvés par le saint, enfants morts sauvés par lui, comme ce nourrisson brûlé pour avoir été laissé par négligence trop près de l'âtre : " Retourne à la maison, L'enfant tu trouveras. Tu l'as laissé en cendres. En chair tu l'trouveras. " Qui mieux que ce saint attentif aux petits pouvait être désigné pour les combler de présents ?
Le saint des cadeaux...
Car, dans tous les récits, saint Nicolas est un grand pourvoyeur de cadeaux. Le premier de tous, c'est la vie : la vie qu'il redonne aux enfants qu'il sauve ; la vie qu'il prolonge lorsqu'il sauve sa bonne ville de Myre (dont il était l'évêque) de la famine. Mais sa générosité va au-delà. On raconte par exemple qu'un père de famille ruiné se désolait de ne pouvoir marier ses trois filles. Certaines versions soufflent même qu'il songeait à les vendre… Pour empêcher ce déshonneur, saint Nicolas vint nuitamment jeter par la fenêtre trois bourses remplies d'or dans la chambre des jeunes filles : trois dots pour les marier. On dit que les trois bourses seraient tombées dans les chaussettes qui séchaient ou les souliers rangés près de la cheminée… Tous les ingrédients de la future fête de Noël étaient rassemblés…
Dans certains pays, saint Nicolas passe distribuer ses présents à Noël. Mais dans d'autres, comme la Lorraine, c'est dans la nuit du 5 au 6 décembre ou bien le jour même de sa fête, qu'il apporte aux enfants de nombreux petits cadeaux, souvent comestibles. Une façon de rappeler le rôle nourricier de ce saint sauveur.
Le saint qui se mange…
Bien sûr, saint Nicolas n'a pas été dévoré ! Mais on le retrouve depuis des siècles sous forme de gâteaux ou de pains d'épices qu'on grignote en décembre !
En Champagne par exemple, on en mangeait autrefois pour le petit déjeuner de Noël. En Lorraine, le 6 décembre, les enfants recevaient des pains d'épices découpés à l'image du saint ou, parfois, de son âne. On pouvait aussi croquer des petits cochons d'épices portant sur leur dos le nom de saint Nicolas en lettres de sucre… Cherchez bien : si vous habitez dans l'Est, il y en aura sûrement dans vos pâtisseries à partir du 6 décembre !
Voici la vitrine d'un pâtissier de renom à Metz décorée pour la Saint-Nicolas. J'ai pris cette photo cet après-midi.